Dans le cadre de rencontres 2017 régionales à Toulouse, Mix’Art Myrys invite d’autres structures autogérées à proposer en parallèle des rencontres professionnelles une programmation artistique en écho aux réalités sociales des artistes. Les rencontres professionnelles sont le cadre idéal pour mettre en lumière la vitalité de la scène artistique toulousaine et régionale. Ce projet est aussi l’opportunité de faire travailler ensemble plusieurs structures de la scène locale autour d’un contenu commun et partagé.
Inscrire ce projet artistique au sein de ces rencontres permet une visibilité nationale pour les artistes exposés.
C’est pour faire écho à nos quotidiens de collectifs d’artistes que nous avons choisi d’explorer les domaines de la « bricologie ». Cette terminologie a été travaillée lors de rencontres et d’une exposition à la Villa Arson à Nice en 2015. Des membres du collectif IPN y ont activement participé. Cette réflexion est le fruit de l’axe de travail développé par Thomas Golsenne enseignant à la Villa Arson. Depuis quelques années déjà on a pu voir dans les expositions un retour très fort du « bricolage » avec à la fois des constructions précaires mais aussi des inventions poétiques. Les artistes par souci d’économie mais aussi par défi face à la technologie s’emparent des outils et techniques des travailleurs, des scientifiques et des chercheurs pour construire des œuvres sensibles et concrètes qui revendiquent un lien avec le travail, l’innovation et la survie. Ces trois axes font aussi partie du champ lexical des lieux intermédiaires, collectifs d’artistes, artist run space et autres espaces autogérés. C’est pour souligner ce lien direct entre l’artiste, les lieux qu’il anime et les enjeux curatoriaux qu’il convoque que nous avons souhaité travailler ce domaine où l’art rencontre les champs du travail et de la recherche. Notre volonté est de mettre en place une exposition comme une tentative de récit, celui de la rencontre de l’art et de la technique. C’est aussi le croisement entre différentes structures, aux moyens et fonctionnements différents, qui collaborent pour une mise en commun des enjeux de l’exposition qui permet une réflexion sur la place de l’artiste dans la société.
Le commissariat du projet est mené par l’ensemble des lieux, chaque lieu propose des artistes et les travaux sont répartis selon l’espace idéal à la monstration de l’œuvre. Si ce projet a une dimension revendicative il faut aussi en souligner les perspectives prospectives.
Comment concilier le chercheur et l’artisan, l’artiste et le maker, le programmeur et le poète, la « bricologie » est là pour les relier, les passerelles sont multiples dans ce territoire aux pourtours mouvant. Nous pourrions envisager la « bricologie » comme étant la technique à l’œuvre dans le même mouvement que la pensée. Cela soulève les questions capitales relatives aux notions de production et à leurs cadres de développement. Les lieux autogérés se sont emparés depuis longtemps de ces enjeux, en proposant en même temps que le travail de diffusion, des espaces et des moyens pour la production. Pour parvenir à leurs fins, malgré des moyens modestes, ils ont su développer des espaces de travail, des ateliers, des mises en communs d’outils, de savoir et de techniques qui favorisent une transmission horizontale entre les artistes qui pourrait être envisagée comme une formation continue. Ces espaces, ce temps, ces partages, sont les moteurs de cette « bricologie », une poésie de la débrouille qui cependant n’oublie pas les enjeux de notre société et se positionne par rapport aux enjeux de l’innovation et de l’écologie. En effet cette invention permanente à l’aide d’économies souvent précaires s’inscrit pleinement dans les enjeux du développement durable. L’exposition parcours propose beaucoup d’œuvres produites spécifiquement pour ce projet. Les nouvelles technologies sont abordées par le biais de l’interaction poétique avec le collectif Patchwork, mais aussi par le point de vue de l’intelligence artificielle et de la mise en espace avec les projets de Thomas Bigot. Alex Abeil, Fabien Ruoz et Charly Dubois de la Mèche proposent une installation sonore immersive programmée. AnnLor Codina aborde la question de l’interprétation des donnés via des installations interactives réagissant à des données statistiques en direct via internet.
La dimension poétique du bricolage et les enjeux du travail et des matériaux sont abordés via les travaux de Laura Freeth, Stéphane Castet ou Alexandre Atenza, ils se situent sur le terrain d’une innovation faites de bric et de broc, alliant technologies pointues et fabrications précaires pour mettre en œuvre des œuvres auto génératrices de formes mettant en exergue les notions d’autonomie de l’œuvre et de l’artiste.
Bricodrama propose une version vivante de l’art et de son envers du décor. Révélant, fabrication, production, réseau et entre-aide, sans pour autant oublier les enjeux curatoriaux qui en découlent. Bricodrama c’est aussi un nouveau parcours entre les lieux autogérés à Toulouse qui révélera au public une richesse de proposition qui assume et revendique leurs singularités opératoires. Bricodrama c’est enfin donner aux rencontres professionnelles régionales Lieux d’artistes, le versant artistique qui fait l’essence même de ses objectifs.
Inscrire ce projet artistique au sein de ces rencontres permet une visibilité nationale pour les artistes exposés.
C’est pour faire écho à nos quotidiens de collectifs d’artistes que nous avons choisi d’explorer les domaines de la « bricologie ». Cette terminologie a été travaillée lors de rencontres et d’une exposition à la Villa Arson à Nice en 2015. Des membres du collectif IPN y ont activement participé. Cette réflexion est le fruit de l’axe de travail développé par Thomas Golsenne enseignant à la Villa Arson. Depuis quelques années déjà on a pu voir dans les expositions un retour très fort du « bricolage » avec à la fois des constructions précaires mais aussi des inventions poétiques. Les artistes par souci d’économie mais aussi par défi face à la technologie s’emparent des outils et techniques des travailleurs, des scientifiques et des chercheurs pour construire des œuvres sensibles et concrètes qui revendiquent un lien avec le travail, l’innovation et la survie. Ces trois axes font aussi partie du champ lexical des lieux intermédiaires, collectifs d’artistes, artist run space et autres espaces autogérés. C’est pour souligner ce lien direct entre l’artiste, les lieux qu’il anime et les enjeux curatoriaux qu’il convoque que nous avons souhaité travailler ce domaine où l’art rencontre les champs du travail et de la recherche. Notre volonté est de mettre en place une exposition comme une tentative de récit, celui de la rencontre de l’art et de la technique. C’est aussi le croisement entre différentes structures, aux moyens et fonctionnements différents, qui collaborent pour une mise en commun des enjeux de l’exposition qui permet une réflexion sur la place de l’artiste dans la société.
Le commissariat du projet est mené par l’ensemble des lieux, chaque lieu propose des artistes et les travaux sont répartis selon l’espace idéal à la monstration de l’œuvre. Si ce projet a une dimension revendicative il faut aussi en souligner les perspectives prospectives.
Comment concilier le chercheur et l’artisan, l’artiste et le maker, le programmeur et le poète, la « bricologie » est là pour les relier, les passerelles sont multiples dans ce territoire aux pourtours mouvant. Nous pourrions envisager la « bricologie » comme étant la technique à l’œuvre dans le même mouvement que la pensée. Cela soulève les questions capitales relatives aux notions de production et à leurs cadres de développement. Les lieux autogérés se sont emparés depuis longtemps de ces enjeux, en proposant en même temps que le travail de diffusion, des espaces et des moyens pour la production. Pour parvenir à leurs fins, malgré des moyens modestes, ils ont su développer des espaces de travail, des ateliers, des mises en communs d’outils, de savoir et de techniques qui favorisent une transmission horizontale entre les artistes qui pourrait être envisagée comme une formation continue. Ces espaces, ce temps, ces partages, sont les moteurs de cette « bricologie », une poésie de la débrouille qui cependant n’oublie pas les enjeux de notre société et se positionne par rapport aux enjeux de l’innovation et de l’écologie. En effet cette invention permanente à l’aide d’économies souvent précaires s’inscrit pleinement dans les enjeux du développement durable. L’exposition parcours propose beaucoup d’œuvres produites spécifiquement pour ce projet. Les nouvelles technologies sont abordées par le biais de l’interaction poétique avec le collectif Patchwork, mais aussi par le point de vue de l’intelligence artificielle et de la mise en espace avec les projets de Thomas Bigot. Alex Abeil, Fabien Ruoz et Charly Dubois de la Mèche proposent une installation sonore immersive programmée. AnnLor Codina aborde la question de l’interprétation des donnés via des installations interactives réagissant à des données statistiques en direct via internet.
La dimension poétique du bricolage et les enjeux du travail et des matériaux sont abordés via les travaux de Laura Freeth, Stéphane Castet ou Alexandre Atenza, ils se situent sur le terrain d’une innovation faites de bric et de broc, alliant technologies pointues et fabrications précaires pour mettre en œuvre des œuvres auto génératrices de formes mettant en exergue les notions d’autonomie de l’œuvre et de l’artiste.
Bricodrama propose une version vivante de l’art et de son envers du décor. Révélant, fabrication, production, réseau et entre-aide, sans pour autant oublier les enjeux curatoriaux qui en découlent. Bricodrama c’est aussi un nouveau parcours entre les lieux autogérés à Toulouse qui révélera au public une richesse de proposition qui assume et revendique leurs singularités opératoires. Bricodrama c’est enfin donner aux rencontres professionnelles régionales Lieux d’artistes, le versant artistique qui fait l’essence même de ses objectifs.
Manuel Pomar
Juillet 2017